Parcours

Caroline Nivet

Après avoir travaillé dans de grandes entreprises internationales dans divers postes administratifs, j’ai eu l’envie à la naissance de mon aîné puis de mon deuxième garçon, d’utiliser cette pause pour me reconvertir dans un domaine plus social et humain. La vie m’a amené sur différents chemins et j’ai pu ainsi suivre les formations suivantes:

  • Formation d’anatomie – physiologie – pathologie, Ecole d’Aromathérapie, Suisse
  • Formation de Sophrologie, Sophro-Suisse École de Sophrologie, Suisse
  • Mindfulness Based Stress Reduction (MBSR) programme, Suisse
  • Bsc Psychologie, Open University, Grande-Bretagne

En parallèle de mon activité d’indépendante, je travaille en tant qu’assistante à l’intégration dans les écoles primaires, accompagnante à domicile chez des familles avec des personnes en situation de handicap chez Pro Infirmis et comme curatrice pour la Justice de Paix de Lausanne.

Quelques pensées

Même si des questionnements existentiels ont toujours été plus ou moins présents en moi, ils n’étaient pas vraiment constructifs, ni très vifs mais surtout ils étaient très déstructurés. Ils vivaient en moi d’une façon nébuleuse pendant que j’essayais de vivre une vie que je croyais être celle qu’on attendait de moi ou qui était « normal » (ce que je pensais être normal au regard de ma culture et de mon éducation). Puis la vie est venue, d’un coup de pied, chambouler toutes mes croyances, mes appris, mes certitudes. Un enfant différent, une relation toxique, des crises d’angoisse, un burn-out, un divorce. J’ai été confronté brutalement à une dissonance entre ma réalité et le monde dans lequel je la vivais.

Mes valeurs éducatives mais aussi de vie ne fonctionnaient clairement pas sur mon enfant TDAH-HP-Dyslexique, me faisant réfléchir sur le sens de l’éducation : qui sommes-nous en tant que parents, quel est notre devoir et notre rôle envers nos enfants, que devons-nous leur transmettre ? Mais aussi des questions plus existentielles telles que : qu’est ce qui est vraiment important dans la/ma vie, où sont les/mes priorités ?

Devant l’inefficacité du système médical et thérapeutique tant pour moi que pour mon fils, j’en fus arriver à me demander comment doit se faire la médecine, qu’est-elle là pour soigner ? Je me suis confrontée à l’incompréhension, à la non-écoute, à la stigmatisation, au regard critique des autres. Où trouver les réponses, chez qui, quelles thérapies, quelle médecine ? Mais je me suis aussi demandée ce que je pouvais changer en moi et autour de moi. Pourquoi ces angoisses, pourquoi cet épuisement, pourquoi ces infections et maladies à répétition ?

Des questions d’ordre sociétal aussi, qu’est-ce que la réussite, qu’est-ce que l’échec, qu’est-ce que l’ambition, quelle est ma place en tant que mère au foyer, en tant que mère qui travaille, en tant que mère célibataire, en tant que femme mariée puis divorcée, quelle était tout simplement ma place en tant qu’individu sans aucune étiquette, en tant que moi tout simplement ?

J’ai vite compris que le début du chemin commençait avec moi-même. Nous pouvons blâmer les autres, le monde, le système, et il y a certainement de réels problèmes autour de nous mais c’est notre façon d’appréhender cet environnement qui va définir notre bien-être ou notre mal-être. Et la question alors était plutôt pourquoi moi j’ai accepté de vivre comme cela alors que je ne me sentais pas à ma place, pourquoi j’ai suivi le mouvement, pourquoi je n’ai pas dit non tout simplement ? De ces questions en découlaient d’autres plus profondes : quelles sont les failles en moi qui m’ont empêchées de me vivre pleinement et qui m’ont fait me diriger vers des relations instables et destructrices, qui m’ont poussé à m’auto-isoler, quelle est ma responsabilité dans le dysfonctionnement de ma vie actuelle ?

J’ai donc compris que c’était avec mes blessures qu’il fallait que je commence ce travail. Et je suis allée chercher au plus profond de moi pour comprendre mes schémas, mes peurs, mes angoisses, mes insomnies, mes doutes, mes incertitudes. Ce travail s’est fait sur de longues années et sera évidemment perpétuel mais il m’a amené aujourd’hui à un état de paix, de sérénité, d’ancrage, de bien-être, et m’a amené à créer autour de moi un environnement en harmonie avec qui je suis, avec mes valeurs, à voir mes enfants épanouis, à avoir développer avec eux une relation de complicité et de joie. J’ai trouvé un environnement professionnel flexible et varié dans le social qui correspond à ma façon d’être, des activités de loisirs comme la randonnée dans lesquelles je me suis totalement investie et à travers tout cela j’ai fait de superbes rencontres humaines qui m’ont par leur discours et leur soutien aidées dans mon cheminement.

Ce chemin m’a également amené à découvrir tout un monde qui m’était inconnu et pour lequel j’étais honnêtement pleine de préjugées, de méfiance et d’incrédulité. La porte d’entrée m’a été offerte par une médecin qui m’a orientée vers le mindfulness ou pleine conscience. Et de là, j’ai tiré la pelote et petit à petit j’ai fait plein de découvertes, d’expériences (avec plus ou moins de succès mais toujours qui m’ont permis d’apprendre) tant dans la naturothérapie, le yoga, la méditation, l’énergie, l’ayurveda, le bouddhisme et bien sûr la sophrologie qui a été, pour moi, une vraie porte de secours. C’est pourquoi je souhaite partager cela. La sophrologie n’est bien sûr pas la seule voie, mais c’est une des voies qui permet de retrouver l’essence de ce que nous sommes et avec conscience de nous orienter vers d’autres voies qui seront notre voie.

Au travers de la sophrologie, nous apprenons aussi qui nous sommes, nous découvrons quels sont nos schémas mentaux et comportementaux, nos sensibilités, nos besoins, ce qui nous fait du bien et ce qui nous fait du mal. Dis autrement, la sophrologie nous amène à accepter qui nous sommes. Pour illustrer ce propos, je me souviens d’une phrase que l’on m’a dite et qui m’a fait l’effet d’un électrochoc : « Il faut arrêter de nager à contre-courant ». Cette personne m’avait dit cela en relation avec mon fils mais en l’espace d’une seconde, j’ai vu ma vie défiler devant moi et j’ai compris que toute ma vie je n’avais fait que cela, nager à contre-courant, contre ma propre nature. Cela rejoint un des principes essentiels du taoïsme qui édicte qu’il faut accepter justement sa propre nature et en faire quelque chose de beau et de positif plutôt que de remonter le courant et vouloir être une autre personne.